Photographie d'un champs de fleurs en plein soleil de midi

Congrégation : Formation

Formation

Personnes associées

Une personne du groupe de Montréal, Madame Manon Bissonnette, a bien voulu partager son expérience d’associée aux Œuvres du père Prévost; nous l’en remercions beaucoup.


Photo de Mme Manon Bissonnette, associée aux Oeuvres du père Prévost
MME MANON BISSONNETTE

C'est quoi être associée?

Concrètement, c’est faire une heure d’adoration par semaine pour les prêtres; c’est approfondir la spiritualité du père Prévost; c’est aller à trois ou quatre rencontres par année; c’est se rendre au chevet des prêtres malades et s’abonner à la revue pour encourager le travail des sœurs Oblates de Béthanie. Tout cela n’est pas exigé; nous sommes libres de participer ou non. Ça, c’est un bref résumé mais dans les faits, être associé, c’est bien plus que cela!

Est-ce que le message du père Prévost est toujours actuel en 2017?

Je souhaite à tout le monde de lire un jour la biographie du père Prévost écrite par le père Lapointe. Si vous croyez à la Présence eucharistique, vous allez vous émerveiller de cette intimité d’amour qu’il avait avec Jésus et qui, par le fait même, nous invite à suivre son exemple, à approfondir cette relation d’amour avec le Christ dans notre propre vie spirituelle. Sans oublier son amour pour les prêtres qui l’a consumé tout au long de sa vie. Lorsque nous lisons les écrits du père Prévost, il est facile de constater qu’il fut un homme ayant un caractère bien trempé, qui a été immolé par la souffrance, autant physique que spirituelle et qui n’a reculé devant aucun obstacle pour parvenir à l’unique but : faire la volonté de Dieu.

Alors, comment rendre actuel son message qui semble à prime abord, avouons-le, peut-être un peu archaïque en 2017? S’il est vrai que les écrits du père Eugène Prévost sont imprégnés des enseignements de Vatican I, il va sans dire que c’est sa relation personnelle avec le Christ qui représente la vraie perle de son enseignement. « Jésus, Jésus seul! » est une parole qui, tel un étendard, nous fait comprendre le véritable enjeu de ses œuvres pour lesquelles il s’est tenu debout, solide comme un chêne : Jésus Prêtre; Jésus, Prêtre et Victime au Très Saint Sacrement, et Jésus Victime dans le Sacerdoce donné au prêtre qui devient par le fait même le représentant des choses du Ciel sur la terre pour nous offrir le salut. Ah oui! de nos jours, le salut n’est plus un sujet trop à la mode… mais est-ce cela signifie qu’il n’existe plus pour autant? Comme on dit : « Nous ne sommes pas créés pour ce monde ci mais pour l’Autre.

Pourquoi suis-je associée?

Je crois que le message du père Prévost est plus que jamais actuel parce que la guérison, la consolation, bref, tout ce dont l’être humain a besoin se trouve dans le Christ, dans la pratique des sacrements ainsi que dans l’adoration eucharistique. De plus, les rencontres avec les autres associés, les partages et les conférences, les histoires de vie si enrichissantes qui donnent souvent l’impression que le père Prévost nous assiste, toute cette fraternité qui se développe les uns avec les autres font partie de la joie d’avoir choisi de m’impliquer avec les Œuvres du père Prévost. Sans oublier le dévouement incomparable de frère Michel, toujours disponible à répondre à nos questions avec cette délicatesse qui le caractérise. Merci à vous qui m’avez lue, et j’espère de tout cœur que ce partage vous apportera l’étincelle nécessaire qui vous inspirera de participer aux Œuvres du père Prévost. En union de prière!


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En médaillon, illustration du père Prévost
Le père Eugène Prévost

Sacerdoce : mission surnaturelle
dans une humanité si fragile

Dans le parcours de sainteté que le père Eugène Prévost propose aux prêtres, il y a cette volonté d’aller au bout de l’amour qu’il tente d’inoculer dans leur cœur, et qui se manifeste par le renoncement de soi afin de s’unir dans un cœur à cœur immersif avec Dieu, au point que de ne faire qu’un avec lui. Pour le père Prévost, le service du prêtre est l’actualisation du dévouement à la personne du Christ incarné dans notre humanité, perpétuant son œuvre surnaturelle de rédemption du monde à travers l’extrême fragilité d’un homme, lui-même chancelant ou fatigué sur la route du salut. Est-ce que le prêtre est alors déifié? Certes non! Puisque le père Prévost, par la fondation des deux œuvres, reconnaît par le fait même la fragilité des prêtres; cependant, loin d’abdiquer devant celle-ci, le fondateur met en relief le côté surnaturel de cette mission particulière, plutôt céleste qu’administrative, dans laquelle le prêtre s’est engagé. Pour le renforcer dans sa tâche, le Saint Sacrement est la présence de l’amour incarné, refuge par excellence de l’homme reconnaissant sa misère humaine en toute humilité afin qu’il soit fortifié dans le Christ. Comme le disait Mgr Tarozzi au père Prévost dans les débuts des fondations : « Nous sommes comme des bâtons que le bon Dieu habille de ses grâces, et souvent le bâton est piqué ou pourri. »

Eugène Prévost a été prêtre au service des prêtres, non pas pour servir les élèves mais le Maître en eux. Donner un goût du ciel sur la terre aux prêtres pour leur rappeler que le Christ les a d’abord appelés le premier, et qu’ils ont répondu à l’appel par la suite. Le père Prévost ramène le Christ au cœur de ces hommes pour laisser l’amour les consumer à nouveau afin de mieux éclairer l’Église, le peuple de Dieu. Renoncer à soi pour adorer, Jésus, le suivre et le servir, voilà le renoncement à soi-même par excellence, qui manifeste que deux personnes n’en deviennent qu’une seule : « Le prêtre doit être UN avec Jésus. » Voilà la définition d’un saint prêtre selon le Eugène Prévost.

Si Dieu est aimé par-dessus tout, le prêtre prendra les moyens nécessaires pour affronter ses difficultés. Aider un prêtre, pour le père Prévost, ce n’est rien de moins que d’essuyer les larmes du Christ souffrant, se révélant dans la fragilité de l’homme de Dieu. L’entraide sacerdotale vient de là. N’y a-t-il pas plus beau spectacle au ciel que de voir le cœur d’un prêtre être épris d’une flamme d’amour encore plus ardente pour Jésus? N’y a-t-il pas plus belle adoration que de voir un prêtre qui renaît à son premier amour, le cœur brûlant pour le Christ, et à sa suite consumant l’envie du péché dans les âmes, pour les élever à s’unir davantage à Jésus, Sauveur du monde?

Prions incessamment pour les prêtres car la santé spirituelle de l’Église est entre leurs mains.


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Sans Dieu,
je ne fais rien qui vaille

Le père Prévost a souvent mentionné que le plus important est de nous trouver là où Dieu veut que nous soyons dans notre vie. C’est la bénédiction par excellence de Dieu sur nous que d’être dans sa volonté; il faut la rechercher comme étant le bien le plus précieux qui soit. Être dans la volonté de Dieu se résume à ces deux mots : « Jésus, aimer », comme l’a dit le père Prévost sur son lit de mort. Jésus est l’exemple parfait d’être dans la volonté de son Père, et nous devons nous appliquer à faire de même.

La voie de la sainteté est exigeante; les demi-mesures sont inutiles, d’autant plus que nous ne pouvons pas nous faire un Dieu à la carte, c’est-à-dire choisir ce qui nous convient et rejeter ce qui nous indispose. De toute façon, est-ce que le monde est plus heureux sans Dieu? Nous courons à aller toujours plus vite, plus loin, plus haut. Dans quel but? La réussite! La quête du bonheur! Mais que vaudra cette réussite et cette quête du bonheur sur notre lit de mort? Comment nous cacherons-nous de la face de Dieu lorsque notre heure sera venue?

Le père Prévost nous enseigne que, sans Dieu dans notre vie, nous ne faisons rien qui vaille la peine. Dieu sait ce à quoi nous devons véritablement aspirer. Dieu doit occuper la première place dans notre vie, pour nous reconnecter à la Source de vie. Sans le phare de sa présence, les gestes que nous posons deviennent spirituellement stériles et nous nous égarons dans de fausses quêtes. Les magnifiques commandements préparent l’âme à recevoir la grâce de Dieu et à faire grandir les vertus telles que l’humilité. Ce mot était si cher au père Prévost! C’est la porte d’entrée du ciel par excellence! Se faire petit, serviteur, soumis à cet amour de plus en plus brûlant pour Dieu, voilà ce qu’est une vie qui a de la valeur... le reste n’est que vanité et illusion.

Écoutons bien le père Prévost nous enseigner : « Ce n’est pas à nous à former des plans mais à réaliser ceux que Jésus a faits pour nous. Il est si facile d’obéir, nous à qui rien n’est dû, nous qui ne possédons rien de nous-mêmes, nous qui n’avons aucun droit et qui sommes constamment, par notre nature de créature, pécheresses et indignes des choix et des tendresses de notre Créateur. Il a payé notre rançon de son sang et de sa vie. Comme il y a du bonheur à se sacrifier, à s’immoler pour reconnaître que Jésus est tout, pour suivre la trace de ses pas, pour réaliser dans notre vie ce qui a été le caractère de la sienne. » (Méditations, tome I, p. 168.)

Qu’est-ce que cela veut dire? Que seul Jésus peut nous rendre véritablement heureux dans cette vie et dans l’autre. L’être humain a inventé bien des choses mais n’a jamais rien créé. Dieu a tout créé : il est la réponse à cette réussite et ce bonheur que nous cherchons tant! Rien ne lui est impossible. En passant, rassurons-nous, s’immoler revient à rechercher la volonté de Dieu en ôtant de notre vie ce qui n’y correspond pas. Dieu s’est penché sur nous pour nous conduire à la vraie réussite. Répondons à son invitation!


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Prêtres :
visez la sainteté!

Plusieurs écrits du père Eugène Prévost sont destinés aux prêtres pour les encourager, les exhorter, les consoler par les éclaircissements dont le Christ a bien voulu l’honorer. « Je veux devenir un saint » est une phrase forte. Le parcours spirituel du père Prévost nous parle d’une vision : celle de tout laisser entre les mains de Jésus et de Le laisser faire. C’est devenir malléable, entre les mains d’un être rempli de tant d’amour pour son prêtre qu’il n’y a plus rien à craindre. Lorsque les difficultés viennent bouleverser les objectifs fixés, il faut redoubler d’ardeur à s’agripper à la foi, seul rempart solide des croyants, particulièrement lorsque l’habit sacerdotal est porté. Le père Prévost a eu une foi à toute épreuve en Jésus; c’est son désir de vouloir devenir un saint qui a porté ses décisions et ses actions. Comme l’a dit le père Damien Bokossa dans sa présentation de la biographie du père Prévost écrite par le père Lapointe lors de la dernière rencontre des personnes associées : « Le père Eugène Prévost rappelle aux prêtres que la sainteté fait partie des possibles si nous l’admettons comme une visée de notre sacerdoce. Tout prêtre devrait lire la biographie du père Prévost! »

Que se passe-t-il lorsqu’un prêtre abandonne la main du Bon Berger? L’homme se trouve de plus en plus livré à lui-même et le danger encouru est le découragement et la lassitude du service de la communauté. Évoquant des moments plus pénibles, le père Prévost manifeste plus ardemment son désir de se laisser guider par Celui qu’il aime par-dessus tout. Aucune contestation devant le brouhaha qui, de toutes les façons, passera tôt ou tard. Faire « un » avec le Christ, c’est lui ressembler dans ce qu’il y a de plus petit et de plus grand, dans le rire ou les larmes. Le père Prévost ne se gratifie de rien sinon que d’aimer, de servir et de se donner entièrement à cet amour pour le Christ qui le console dans ce désir ardent d’être saint. Il n’y a rien de méritoire à cela; seulement d’être le serviteur inutile qui se sent honoré d’avoir été choisi par le Souverain Prêtre. Dans cette optique, on comprend pourquoi même la souffrance est accueillie comme une attention particulière de Jésus. Tout est selon le gré du Maître car il faut être conscient du privilège d’être aimé de Dieu pour avoir été appelé au sacerdoce.

En lisant les lettres circulaires écrites par le père Prévost, on constate qu’il aime les prêtres d’un amour inconditionnel. Il les appelle affectueusement « les Miens », le M majuscule spécifiant bien qu’ils appartiennent d’abord à Jésus; il s’empresse d’avoir de leurs nouvelles; leur souffrance est la sienne ainsi que leur joie. N’est-ce pas que le Seigneur aussi doit appeler ses prêtres « les Miens »? Prêtres, visez la sainteté! Ne vous laissez pas emporter par ce qui est temporel mais saisissez-vous de l’armure que le Maître vous a donnée pour conduire à la sainteté tous ceux et celles que le Seigneur vous confie. Est-ce que l’enfant ne reçoit pas les traits de caractère du père? Que votre trait le plus évident soit votre désir de sainteté allumé par l’amour fou que vous éprouvez pour le Christ!


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Je viens de donner une
grande mission à votre frère

Voilà les mots qu’a prononcés le pape Léon XIII à la petite sœur du père Eugène Prévost, après les avoir reçus en audience privée le 17 février 1901. Évidemment, qui dit mission dit préparation, équipement, planification pour parer à toute éventualité. « Avez-vous ce qu’il vous faut? » interrogea le pape. « Non, mais je fais confiance à la Providence » répondra le père Prévost et il ajoutera : « Puisque c’est Dieu qui veut cette œuvre, il saura lui donner ce qu’il lui faut. » L’acte d’abandon à la volonté de Dieu manifesté par le père Prévost est éloquent de sa foi en lui. Comment Dieu pourrait abandonner le navire puisque c’est le sien? Si la mer est calme, réjouissons-nous! Si la mer est agitée, réjouissons-nous encore de cet acte d’abandon qui est demandé. Tout est grâce!

Pourtant à prime abord, force est de constater qu’il semble y avoir une contradiction : pourrait-on penser que le capitaine d’un navire de grande envergure n’ait pas de quoi se rendre à destination, ce qui risquerait de faire avorter le voyage? Après tout, si le pape Léon XIII a décrété que cette mission d’Eugène Prévost était grande, rien d’étonnant à ce qui lui ait demandé s’il avait ce qu’il faut pour la mener à bon port. Cependant, constatons que l’agir divin s’est manifesté puisque nous sommes en 2018, et que les deux œuvres sacerdotales instituées par le père Prévost sont toujours existantes de nos jours, même si le fondateur a commencé son œuvre avec le désir de faire la volonté de Dieu, mais à peu près rien d’autre.

Rationnellement, si nous pouvons voir cette fondation comme étant un geste impétueux voire excessif, d’un point de vue spirituel, elle constitue l’aboutissement d’une préparation vécue par le père Prévost dans un parcours le conduisant vers ce dessein que Dieu avait pour lui. Les œuvres du père Prévost ne sont pas d’abord une démarche personnelle, mais bien la réponse à un appel manifestant la volonté de Dieu dans ce moment important, comme ce fut le cas pour tous les instants de sa vie. Comme il le disait pour ses études : « Pour le moment, ma sainteté est là, je me donne de tout cœur » (Georges Lapointe, Au service de Jésus dans ses prêtres, p. 56). Demeurer en Dieu dans le moment présent nous conduit inévitablement à accomplir sa mission d’amour sur la terre, voilà ce que le père Prévost nous enseigne en ce jour de février 1901.

Chaque communauté religieuse dans l’Église incarne un aspect de l’Évangile : les congrégations fondées par le père Prévost mettent au centre de leur vie l’amour de Jésus et de ses apôtres, les prêtres. Par leur prière et leur dévouement, ils offrent leur vie pour la sanctification des prêtres. C’est grand, s’occuper de la sainteté des prêtres!

En tant qu’associés, nous préoccuper de la sanctification des prêtres passe d’abord par la prière afin qu’ils demeurent dans la volonté de Dieu. Offrir nos eucharisties et un temps d’adoration fait aussi partie de cette démarche. Personnellement, j’ajouterais ceci : ne craignons pas de leur faire connaître le père Eugène Prévost, si cela est possible. Rappelons-leur que nous avons besoin d’eux, de leur pouvoir sacramentel, de leur sainteté. Être saint, c’est aimer comme Dieu aime!


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La sainteté, une question
d’intensité d’amour pour Jésus

Quel est le summum de l’amour qui se déploie à l’infini? C’est le don total de soi à Jésus pour les autres. Le contemplatif puise dans l’intimité avec Jésus un amour débordant qui le porte à servir les autres avec générosité. Cet amour brûlant pour lui nous consume. Nous reprenons nos occupations, mieux détachés du monde, plus attachés à Jésus qui vit en nous et nous en lui. L’une des grâces dont le Seigneur a gratifié quelques saints est de leur permettre de ressentir cette union avec lui, parfois avec une intensité extatique. À cause de notre faible nature, charnelle et spirituelle à la fois, nous ne pouvons pas ressentir cette union continuellement. Cependant, nous sommes créés pour être des témoins de l’amour de Dieu aux personnes qui ont faim et soif de lui. Pour ce faire, nous devons le porter continuellement dans notre être. Tous sur cette terre, croyants ou non, distinguent le bien du mal. La différence est que, sans le Christ, Lumière du monde, pour nous éclairer sur la nature des choses, notre discernement est bien peu aiguisé.

Lors d’une rencontre des personnes associées, le père Jean-Paul Paré, c.f.s., a exprimé qu’il nous faut avoir des cœurs ardents d’amour pour le Christ. Il est faux de prétendre aimer Jésus et en même temps, ne pas développer en nous le désir de lui plaire davantage. Nous devons être des témoins entiers et non pas se créer un Jésus à la carte selon nos zones de confort et d’inconfort. Jésus ne nous demande pas réviser ses voies; il demande de les suivre, et d’ailleurs, c’est le plus grand honneur qui puisse être donné à quelqu’un que d’être choisi par lui! Cela nous conduit à prendre conscience de l’importance du sacerdoce dans notre monde et, par conséquent, l’importance des œuvres du Père Prévost. Voici un extrait de l’entretien que le père Paré a donné à ce sujet lors de la rencontre des personnes associées : « Rappelons qu’il y a deux sacerdoces distincts : baptismal et ministériel. Le plus grand bonheur de Jésus est de se donner totalement à notre âme. Le rôle de tous les baptisés est de s’offrir à Dieu pour le salut du monde. Le baptême, de même que tous les sacrements, ne sont pas conçus pour perpétuer une tradition familiale; ils sont là pour enflammer notre cœur de l’amour de Jésus et aller embraser le monde. » Quant au sacerdoce ministériel, voici ce qu’il dit : « Aider les fidèles à vivre le sacerdoce baptismal par le sacrifice de la messe; d’ailleurs, il n’y a pas de plus grande et de plus magnifique prière que celle de la messe! Nous n’avons pas conscience de la réelle valeur de celle-ci; c’est la passion de l’amour de Jésus pour chacun de nous. Le prêtre, s’il va se réfugier à la Source de l’amour, il y trouve tout! Il y trouve la plénitude pour continuer son ministère. Le prêtre doit porter le Christ en lui, le laisser grandir et comme Marie, dire : “Seigneur, fais de moi tout ce qui te plaira!” Voilà toute la grandeur du sacerdoce. Les œuvres du Père Prévost sont d’une très grande importance dans le monde. »


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Soyons saints par amour

L’être humain a souvent du mal à être « à l’image et à la ressemblance » de Dieu, car il est bien imparfait. Pourtant, Jésus nous invite à être parfait comme le Père céleste. Par le don de sa vie dans le sacerdoce, le prêtre porte encore davantage cette exigence d’être parfait, c’est-à-dire de se conformer parfaitement au Christ en toutes choses. Cela est très exigeant, et humainement impossible par ses propres forces.

Le père Prévost, par son désir de sainteté, a marché sur cette voie de la perfection proposée par le Christ. La première chose que le père Prévost nous dit à ce sujet, c’est qu’il n’est qu’un pauvre homme, incapable d’accéder par lui-même à cette perfection. Ensuite viendra le don de soi et l’amour qui embrase tout, au point de se consumer soi-même. Il est bien là le secret : l’immolation d’amour qui fait disparaître le « je » pour embrasser totalement le Christ. Le péché naît du manque d’amour envers le Christ. C’est exigeant d’aimer Dieu mais cette exigence, lorsque c’est l’amour qui conduit, élève vers l’abandon à sa volonté, et nous voilà sur le chemin de la sainteté, rien de moins. Combien de fois préférons-nous nous choisir alors que nous pourrions lui offrir plus de temps? Le « je » se sacrifie pour plonger dans la grâce du salut.

L’amour du Christ par-dessus tout et l’abandon à la divine volonté sont des outils qui nous guident vers la voie de la sainteté. Ce n’est plus une question d’aptitudes mais d’un choix de tout instant de dire « oui » à son amour. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Pour terminer cette réflexion, je vous laisse avec ces paroles du pape François extraites de l’exhortation apostolique Gaudete et exsultate sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel (n° 51), et qui épousent parfaitement la pensée du père Prévost sur la question de la sainteté :

Quand Dieu s’adresse à Abraham, il lui dit : « Je suis Dieu tout-puissant. Marche en ma présence et sois parfait » (Genèse 17,1). Pour que nous soyons parfaits comme il le désire, nous devons vivre humblement en sa présence, enveloppés de sa gloire; il nous faut marcher en union avec lui en reconnaissant son amour constant dans nos vies. Il ne faut plus avoir peur de cette présence qui ne peut que nous faire du bien. Il est le Père qui nous a donné la vie et qui nous aime tant. Une fois que nous l’acceptons et que nous cessons de penser notre vie sans lui, l’angoisse de la solitude disparaît (cf. Psaume 139,7). Et si nous n’éloignons plus Dieu de nous et que nous vivons en sa présence, nous pourrons lui permettre d’examiner nos cœurs pour qu’il voie s’ils sont sur le bon chemin (cf. Psaume 139,23-24). Ainsi, nous connaîtrons la volonté du Seigneur, ce qui lui plaît et ce qui est parfait (cf. Romains 12,1-2) et nous le laisserons nous modeler comme un potier (cf. Isaïe 29,16). Nous avons souvent dit que Dieu habite en nous, mais il est mieux de dire que nous habitons en lui, qu’il nous permet de vivre dans sa lumière et dans son amour.


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Page d'un article écrit par Manon Bissonnette sur l'abbé Damien Bokossa
Article sur l'abbé Damien Bokossa

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Les oeuvres du père Prévost
et la sanctificationd des prêtres

D’abord, qu’est-ce qu’un prêtre? Nous pouvons lire ce texte dans la lettre aux Hébreux (5, 1-10) :

Tout grand prêtre est pris parmi les hommes; il est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu; il doit offrir des dons et des sacrifices pour les péchés. Il est capable de compréhension envers ceux qui commettent des fautes par ignorance ou par égarement, car il est, lui aussi, rempli de faiblesse; et, à cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés comme pour ceux du peuple. On ne s’attribue pas cet honneur à soi-même, on est appelé par Dieu, comme Aaron. Il en est bien ainsi pour le Christ : il ne s’est pas donné à lui-même la gloire de devenir grand prêtre; il l’a reçue de Dieu, qui lui a dit : Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré, car il lui dit aussi dans un autre psaume : Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek pour l’éternité.


Ce texte nous conscientise sur le fait que le prêtre, représentant Jésus grand prêtre, est un intermédiaire entre Dieu et nous, pour nous réconcilier avec lui. Autre texte éclairant sur le sacerdoce, extrait du décret Presbyterum ordinis, du Concile Vatican II : « Le sacerdoce des prêtres, s’il suppose les sacrements de l’initiation chrétienne, est cependant conféré au moyen du sacrement particulier qui, par l’onction du Saint-Esprit, les marque d’un caractère spécial, et les configure ainsi au Christ Prêtre pour les rendre capables d’agir au nom du Christ Tête en personne. »

C’est ce qu’a compris le père Eugène Prévost au sujet des prêtres : étant configurés au Christ, celui-ci les appelle à se sanctifier d’une manière particulière. La sainteté doit être spécialement pour eux une passion à poursuivre, c’est pour cette raison qu’il faut prier sans cesse pour leur sanctification. Ne jugeons pas les prêtres, Dieu seul les jugera. Matthieu 7, 23 nous dit : « Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom? N’avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. »

Lorsqu’un homme devient prêtre, sa vie ne lui appartient plus mais il demeure néanmoins humain. Soyons bienveillants pour eux comme le bon père Prévost nous le recommande. Il y a des épreuves durant leur ministère qui nous échappent; la solitude qu’ils éprouvent parfois, particulièrement en vieillissant, peut être un véritable tourment. Le père Prévost désirait que les prêtres se soutiennent mutuellement au travers des difficultés dans l’amour, l’humilité et le don de soi. En tant que personne associée, soyons sensibles à cela et offrons-leur de notre temps comme nous le pouvons. Surtout, soutenons les deux œuvres du Père Prévost par nos incessantes prières afin qu’elles soient reconnues, de même que leur fondateur. Prions pour la sanctification des prêtres.


Main d'un prêtre tenant une hostie pendant le sacrifice de la messe
Lorsqu'un homme devient prêtre, sa vie ne lui appartient plus



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